La vie après l’hépatite C : un nouveau chapitre
La vie après l’hépatite C : un nouveau chapitre
Quand un massage de routine en 2008 laissa Maryann avec une terrible réaction cutanée, elle s’est dit qu’il valait mieux vérifier. Elle a rendu visite à son médecin de famille qui lui a recommandé un test de dépistage de l’hépatite virale, étant donné qu’elle voyageait parfois en Asie pour son travail, une zone où le virus est plus répandu.
Maryann en a convenu, et c’est peu après qu’elle entendit les mots qui bouleverseraient sa vie, « vous êtes atteinte de l’hépatite C ».
Ayant fait l’objet d’une transfusion sanguine au cours d’une chirurgie 35 ans auparavant, Maryann avait été porteuse du virus de l’hépatite C pendant des décennies sans même le savoir. Malheureusement, les résultats des analyses montraient une fibrose du foie de stade III (le stade juste avant une cirrhose grave).
« Je ne réalisais pas à quel point j’ai eu de la chance d’avoir été diagnostiquée à ce stade-là » dit Maryann. « Il n’y avait aucun signe visible, c’était impossible de ressentir la maladie. »
Malheureusement, l’état de Maryann n’allait que s’aggraver au fil du temps.
En mai 2008, deux mois seulement après son diagnostic, Maryann a obtenu le feu vert pour participer à des essais cliniques d’un traitement contre l’hépatite C. Cette étude avait recours à de l’interféron et de la ribavirine, une polythérapie qui renforce considérablement le système immunitaire du corps afin qu’il puisse lutter contre le virus.
Maryann a été soumise à des injections hebdomadaires auxquelles s’est ajoutée la prise quotidienne de comprimés pendant sept mois, ce qui a déclenché de nombreux effets secondaires sévères, comme des éruptions cutanées accompagnées de démangeaisons, de la vésication de la tête à la taille et des douleurs extrêmes sur tout le corps. Ces effets indésirables furent tellement insupportables qu’il a fallu interrompre prématurément le traitement de 48 semaines à la 32e semaine.
« L’impact physique et émotionnel de mon parcours depuis le diagnostic jusqu’au traitement m’a fortement touché ainsi que ma famille » explique Maryann. « Je me suis sentie tellement mal de ne pas avoir pu compléter le traitement, ce fut un échec pour moi. »
Fort heureusement, de bonnes nouvelles suivraient bientôt. Après une période de convalescence longue et difficile, au cours de laquelle il a fallu qu’elle récupère ses forces, Maryann a appris qu’elle était guérie de l’hépatite C!
Par ailleurs, d’autres personnes souffrant de l’hépatite C bénéficieraient, elles-aussi, de bonnes nouvelles à peine deux ans après le traitement de Maryann. En 2010, de nouvelles thérapies à base d’antiviraux à action directe qui détruisent et perturbent le virus de l’hépatite C sont devenues beaucoup plus répandues. Ce nouveau traitement (en usage actuellement) peut maintenant guérir l’hépatite C en aussi peu que huit semaines et a démontré un minimum d’effets secondaires, voir aucun, pour les patients.
Toutefois, Maryann sais que la lutte afin de surmonter le stigmate de l’hépatite C n’est pas terminée. En 2011, elle s’est impliquée dans un groupe de soutien pour les femmes atteintes d’hépatite C dans l’Okanagan, en Colombie-Britannique. Après toutes les difficultés qu’elle a connues, Maryann ne pensait qu’à une chose, accroître la prise de conscience sur l’hépatite C et éduquer le public sur le fait que cette maladie reste un problème de santé publique grave, peu importe la manière dont vous êtes rentré en contact avec le virus.
« Je travaille avec des filles qui sont sans abri qui nient la possibilité qu’elles soient atteintes d’hépatite C, alors qu’elles le sont » explique Maryann. « C’est précisément à cause de cette fausse idée qu’il faut tout faire pour enrayer les préjugés sur l’hépatite C. »
Pour Maryann, la direction à prendre en ce qui concerne le dépistage de l’hépatite C, est tellement claire.
« Tout baby-boomer se doit d’exiger des analyses sanguines de son médecin » affirme Maryann. « Si l’incertitude vous paralyse, faites-moi confiance, posez des tas de questions, faites votre propre recherche et éduquez-vous sur le sujet. »
La Fondation canadienne du foie, quant à elle, continue de préconiser un dépistage unique de l’hépatite C basé sur l’âge, pour tous les Canadiens nés entre 1945 et 1975. Il s’agit d’une maladie qui ne présente aucun signe avant-coureur et qui peut entraîner une cirrhose, un cancer du foie ou une insuffisance hépatique. De nouvelles thérapies peuvent maintenant guérir l’hépatite C dans 95 % des cas. Apprenez-en plus sur les risques de l’hépatite C en consultant liver.ca/fr/ThisIsYourWarning